vendredi 9 novembre 2018

Un chien pour Noël de Greg Kincaïd

Voilà une gentille histoire pétrie de bonnes intentions. Cet ouvrage facile de lecture survole une histoire, celle de la vie,celle des joies et des peines, celle de l'humanité, celle de la fidélité. Greg Kincaïd interpelle le lecteur sur la relation entre le chien et l'homme et sur les implications bénéfiques qui peuvent en découler. Vite lu, mais plaisant à lire.

lundi 15 octobre 2018

Elucubrations nostalgiques

Imaginez un instant que les rideaux de théâtre se mettent à déclamer de célèbres tirades ou d’historiques répliques, cachées dans leurs plis depuis toujours ? Imaginez la stupeur d’un public voyant une scène déserte mais dont l’ondulation des rideaux émettrait les voix d’illustres comédiens ? Car les rideaux ont vu et entendu tant de choses, devant et derrière les décors, ils ont dissimulé tant de tracs de comédiens angoissés. On sait bien que le talent, pour peu qu’il soit grand, est immortel, mais que des rideaux le perpétuent en restituant la sonorité authentique d’un dialogue, avouez que le phénomène est peu banal ! Imaginez encore entendre Alceste dans le Misanthrope, s’adressant à Philinte : - Et je hais rien tant que les contorsions de tous ces grands faiseurs de protestations… et Philinte de répondre dans un froufroutement - Lorsqu’un homme vous vient embrasser avec joie il faut bien le payer de la même monnaie… Avouez donc que cette magie-là peut vous émerveiller quand le langage aussi beau que celui de Molière se répand dans l’espace pour atteindre vos oreilles comme une résurrection. J’en étais là de mes réflexions lorsque Jean-Claude commença à décrocher ceux d’une petite scène improvisée dans une cave humide et froide que, seule la présence humaine pouvait à peine tiédir. Pendant trois soirs consécutifs, les spectateurs se serraient les uns contre les autres, non pas pour se réchauffer, mais pour venir écouter des textes théâtralisés, évoquant des pays chauds et lointains. Un franc succès résulta de ces représentations et le terme de cette trilogie n’aurait pas dû m’attrister, mais au contraire générer un encouragement, d’ailleurs tout à fait justifié. Et pourtant, lorsque Jean-Claude démonta la scène, je me suis dit que tous ces mots égrenés comme une musique pendant trois soirs, et recueillis par des oreilles enchantées ou indifférentes, se réfugieraient aussi dans ces rideaux, enfouis dans les plis de cette immense mémoire, que peut-être plus jamais on ne les entendrait, à moins que…à moins qu’un jour, ce vécu surgisse d’un rideau abandonné depuis trop longtemps et en mal de spectacle ? Je n’aime pas la fin des choses. Enfant déjà, je me souviens que le rond de sciure qui restait sur la place après le départ d’un cirque, m’attristait profondément. Sa solitude m’était insupportable, mais les objets ont-ils une âme pour que leur abandon suscite autant d’émoi ?

mardi 2 octobre 2018

"On dirait nous" de Didier Van Cauwelaert


Avec une écriture bien rythmée, empreinte d’humour, de sensualité et parfois même d’émotion, Didier Cauwelaert vous embarque dans une invraisemblable histoire où il est question de migration d’âme et de résurrection. Histoire improbable à laquelle on a quand même envie de croire…

         Il s’agit selon un protocole issu d’une vieille tribu indienne de l’Alaska, pour  un jeune couple éperdument amoureux, d’assurer le prolongement de la vie d’une indienne à travers l’enfant qu’ils auront…

         Musicienne, l’indienne a jeté son dévolu sur la jeune femme, elle-même musicienne, pour accomplir ce transfert, à cause sans doute  de  sa virtuosité de violoncelliste.

         L’originalité de cet ouvrage vous fera passer un bon moment. La bibliothèque de Sancergues le tient à votre disposition.

jeudi 2 août 2018

Les trois chats de Chamasson




Je viens d’achever« Les trois chats de Chamasson », un roman de terroir écrit par Didier Cornaille. Sans doute un roman de terroir, mais pas seulement. Au-delà, l’auteur aborde une foule de sujets qui mettent en exergue les vraies valeurs de l’amitié, de la solidarité et du civisme. L’histoire se déroule dans un lieu isolé du Morvan là où on n’imaginerait pas que le modernisme et les tracasseries de la vie contemporaine puissent parvenir…

         Un retour aux sources, des relations tant avec les hommes qu’avec les bêtes, nous ramènent à une vie simple mais heureuse, sans artifice.

         La fraîcheur de cet ouvrage m’a beaucoup plu. A ceux qui souhaiteraient le lire, je les invite à se le procurer à la Bibliothèque de Sancergues, dans le rayon des nouveautés.

 

dimanche 3 juin 2018

Yannick Jaulin,Alain Larribet au festival du mot

Ce fut un réel bonheur, un plaisir sans faille, un humour authentique, une poésie qui vous remue les tripes, bref un très grand spectacle. La conjonction des textes de Yannick Jaulin avec les accompagnements musicaux de Larribet vous emmènent dans des univers  où règnent la tendresse, la mémoire, la reconnaissance l'attache au temps de votre enfance. Pendant plus d'une heure vous naviguez avec émotion dans un monde fait de langages en voie de disparition et dont vous recherchez les origines. Tout ceci avec des musiques sublimes, d'une pureté inimaginable avec parfois, des tonalités orientales très agréables. La réhabilitation de nos langues de terroir est un rêve impossible auquel on pense malgré tout avec nostalgie.
     La fin du spectacle vous plonge dans les réalités d'un univers où on ne souhaite plus retourner et qu'on avait facilement oublié. Merci à vous les artistes qui parvenez malgré tout à nous donner quelques embellissements de la vie.
    

samedi 2 juin 2018

Rollin en roue libre

François Rollin se produisait sur scène vendredi 1er juin à La Charité sur Loire dans le cadre du festival du mot. J'aurais préféré pour ma part qu'il reste en pignon fixe et qu'il pédale davantage pour l'obliger à avancer. J'étais venu pour écouter des drôleries, de l'humour, des bons et jolis mots, mais de tout cela que nenni!
     Au lieu de cela, j'ai assisté à un monologue sur le ton plaisant d'un bavardage mais sans rien de véritablement drôle. Remarquez, dès le début de son spectacle, il avait prévenu son public en lui disant que son improvisation pouvait éventuellement s'essouffler et par conséquent s'arrêter tout net, faute d'inspiration. Il nous expliqua qu'il y avait eu un précédent avec un confrère breton qu'il admirait et aimait beaucoup. Ceci pour nous mettre  en garde sur un incident de parcours toujours possible. Voilà donc un quart d'heure de spectacle pour cette simple explication qui n'avait rien de drôle. Mais, lorsqu'on va écouter un humoriste, on est toujours très tolérant, au point qu'il peut toujours  dire que vous êtes une bande de ploucs le plus sincèrement du monde, et vous n'allez pas le croire, pensant qu'il s'agit justement d'humour. Sa prestation devait durer 1 heure 5 très précisément et là aussi, il digressa quelques instants pour nous dire qu'il regarderait sa montre quand il estimerait avoir atteint cette durée. Encore une banalité qui , malgré ma meilleure volonté, ne parvenait pas à me faire même sourire, mais qui usa encore un peu de ce temps au même titre que la bouteille d'eau et la bouteille de vin. Le spectateur, en pareille circonstance, trouve sa patience dans l'espoir d'une suite plus réjouissante. Hélas, rien ne vint si ce n'est pour clôturer un magnifique poème de Victor Hugo. Ce fut finalement le clou de cette étrange soirée et la seule consolation mais pour le moins inattendue dans un spectacle qui se voulait drôle!! Une soirée plutôt décevante et qui finit par me paraître longue avec plus d'une heure et demi de spectacle.

vendredi 11 mai 2018

Déception

Je viens d'assister à la projection d'un film qui s'intitule "Place publique" d'Agnès Jaoui avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Une histoire remarquable par sa platitude, par sa vacuité et donc, son manque total d'intérêt. Un sujet d'une telle banalité, qu'on aurait pu penser au début qu'il s'agissait d'une parodie de ce milieu si  bien connu qu'est le show-business. En effet, le sujet en lui-même ne présentait pas un intérêt particulier, encore que, traité sur le ton de l'humour, l'aspect caricatural aurait peut-être pu à la rigueur être drôle. Au lieu de cela, ce fut plus d'une heure  de niaiseries échangées, de pratiques du culte de la personnalité, de manœuvres conjugales, de rancœurs, de jalousies, tout cela  dans un milieu très superficiel sur un fond de musique bien trop bruyante pour être mélodieuse. Et pourtant, Jean-Pierre Bacri est un remarquable acteur...

mardi 27 février 2018

La belle inconnue

Jean-Claude Bonnet vient de publier son dernier livre s'intitulant" A la découverte de la belle inconnue". Un titre pour le moins déroutant qui pourrait laisser imaginer au lecteur un tout autre sujet que celui de l'automobile.
     Il s'agit de l'histoire extraordinaire de la voiture la plus ancienne au monde en état de fonctionnement. Sachant que les concepteurs de ce véhicule sont les ancêtres de l'auteur, que ce prototype a réintégré tout récemment son bercail de Grimonville après bien des péripéties nationales et internationales, après une récupération qui tient presque du miracle, alors on comprendra tout l'intérêt qu'il y a à lire ce livre.
     Jean-Claude Bonnet, à travers cet ouvrage très documenté, sait nous faire vivre cette aventure sans en négliger les moindres détails et ceci à travers l'esthétique d'une écriture que le lecteur, même profane de la mécanique, lira avec bonheur.
     Enfin, on peut dire qu'à travers cette œuvre, c'est un hommage rendu à tous ces pionniers qui ont fait du 19ème siècle la richesse de notre actuelle civilisation dans ce domaine comme dans bien d'autres.

lundi 8 janvier 2018

Les gardiennes

Un vraiment très très beau film de Xavier Beauvois avec Nathalie Baye et Laura Smet entre autres. Un film qui montre l'autre face de la guerre 14/18, à savoir la vie des femmes  alors que leurs hommes sont au front. Un sujet rarement abordé sous cet aspect mais remarquablement traité avec beaucoup d'émotion et de sensibilité. Le courage de ces femmes seules, un courage non seulement physique mais aussi moral. Vivant constamment dans l'appréhension de la mauvaise nouvelle, livrées à elles-mêmes devant toutes les adversités de la vie, elles contribueront largement à la sauvegarde de la nation. Le sujet est traité ici en zone rurale, mais n'oublions pas que dans les villes, les femmes n'étaient pas mieux loties et notamment dans les villes où se trouvaient des usines d'armement. On y faisait les "trois huit"  à la fabrication des obus et à la poudrière.

En attendant les hirondelles

Je viens de voir un film de Karim Moussaoui qui parle de l'Algérie au présent avec quelques réminiscences du passé, à travers trois vies, celle d'un riche  promoteur immobilier, celle d'un neurologue et celle d'une jeune femme perdue dans des sentiments contradictoires. Je pense qu'il s'agit là d'une image très proche de l'Algérie actuelle, avec un formidable potentiel intellectuel, avec
une jeunesse désoeuvrée, avec une société qui se cherche, avec une volonté d'entreprendre mais dont les projets n'aboutissent jamais. Malgré les violences, pas davantage d'ailleurs que dans nos pays occidentaux, il existe une jeunesse et une société qui, dans son immense majorité, est chaleureuse et attachante. Ces tranches de vies m'ont dérouté, j'avoue ne pas avoir compris le scénario si ce n'est pour l'auteur de montrer à travers trois images sans corrélation entre elles la société algérienne d'aujourd'hui. En dépit de cette incompréhension et de cette absence de motif, j'ai beaucoup aimé ce film pour sa vérité, pour l'attachement qu'on éprouve à ce pays sans vraiment comprendre pourquoi.
Dommage qu'il soit sous-titré mais ceci lui donne l'authenticité qu'il mérite.