lundi 8 janvier 2018

Les gardiennes

Un vraiment très très beau film de Xavier Beauvois avec Nathalie Baye et Laura Smet entre autres. Un film qui montre l'autre face de la guerre 14/18, à savoir la vie des femmes  alors que leurs hommes sont au front. Un sujet rarement abordé sous cet aspect mais remarquablement traité avec beaucoup d'émotion et de sensibilité. Le courage de ces femmes seules, un courage non seulement physique mais aussi moral. Vivant constamment dans l'appréhension de la mauvaise nouvelle, livrées à elles-mêmes devant toutes les adversités de la vie, elles contribueront largement à la sauvegarde de la nation. Le sujet est traité ici en zone rurale, mais n'oublions pas que dans les villes, les femmes n'étaient pas mieux loties et notamment dans les villes où se trouvaient des usines d'armement. On y faisait les "trois huit"  à la fabrication des obus et à la poudrière.

En attendant les hirondelles

Je viens de voir un film de Karim Moussaoui qui parle de l'Algérie au présent avec quelques réminiscences du passé, à travers trois vies, celle d'un riche  promoteur immobilier, celle d'un neurologue et celle d'une jeune femme perdue dans des sentiments contradictoires. Je pense qu'il s'agit là d'une image très proche de l'Algérie actuelle, avec un formidable potentiel intellectuel, avec
une jeunesse désoeuvrée, avec une société qui se cherche, avec une volonté d'entreprendre mais dont les projets n'aboutissent jamais. Malgré les violences, pas davantage d'ailleurs que dans nos pays occidentaux, il existe une jeunesse et une société qui, dans son immense majorité, est chaleureuse et attachante. Ces tranches de vies m'ont dérouté, j'avoue ne pas avoir compris le scénario si ce n'est pour l'auteur de montrer à travers trois images sans corrélation entre elles la société algérienne d'aujourd'hui. En dépit de cette incompréhension et de cette absence de motif, j'ai beaucoup aimé ce film pour sa vérité, pour l'attachement qu'on éprouve à ce pays sans vraiment comprendre pourquoi.
Dommage qu'il soit sous-titré mais ceci lui donne l'authenticité qu'il mérite.