samedi 21 septembre 2019

TOUBIB


Il y a des livres qui deviennent vite des compagnons de chevet et qui, achevés, vous marquent l'esprit longtemps après. Ce fut le cas pour "Toubib" de Gilbert Schlogel que je viens de terminer. Il s'agit d'un étudiant en chirurgie fort brillant mais qui part en Algérie pour s'évader d'une tyrannie paternelle insupportable. Nous sommes alors en 1957, à l'époque où la violence est à son paroxysme. L'auteur décrit avec une vérité saisissante les évènements comme les personnages dans un monde de cruauté, d'espérance et d'utopie. Les antagonistes ont tous raison et tous tort à la fois. Les appelés se posent des questions sur leur présence dans un pays qu'ils ne connaissent pas, tandis que les rebelles rêvent d'une indépendance tellement attendue. Quant à l'armée, elle ne veut pas d'une autre défaite après celle de l'Indochine . En 1960 elle aura d'ailleurs pratiquement maîtrisé le sujet militairement parlant. De Gaulle arrivé au pouvoir, préparera les pieds noirs au retour en métropole. Mettre fin à 130 ans de domination coloniale quitter ce pays tellement attachant à bien des égards sont des thèmes qui remuent les consciences et, pour avoir vécu plus de deux ans là-bas en tant qu'appelé, c'est-à-dire dans des conditions plus précaires, je comprends la douleur qu'auront éprouvée ces gens-là.
En métropole, on ne supporte plus cette guerre qui aura fait tant de morts pour un pays qu'elle ne considère pas vraiment comme le sien. Dans ces conditions, on assiste tout au long de ce remarquable ouvrage aux tensions, aux confrontations armées fratricides tout cela sur un fond d'amour que chacun dédiera cependant à sa convenance. Ne ratez pas ce roman, il vous attend à la bibliothèque de Sancergues dans le rayon des nouveautés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire